Cette année, le Tour est plein de suspense, l’étape de Pau et du Tourmalet ont mis en valeur les coureurs français. Aussi, les coureurs de l’UC31 sont tout excités en ce dimanche matin pour les voir passer dans le Prat d’Albis. Dominique C, l’organisateur attitré de cette journée sur le parcours du Tour, a concocté un parcours qui malheureusement ne prendra pas toutes les routes du Tour, l’étape étant difficile et le mur de Péguère totalement fermé à la circulation. Les 4 participants Dominique donc, Francis, Thierry et Eric se retrouvent sur le parking du Leader Price de Foix. En fait, ils sont 5 : Théo, le fils d’Eric, les accompagne mais uniquement sur le Prat d’Albis, pour prendre quelques photos.
Le parcours tracé passe au nord de Roquefixade en direction de Carla de Roquefort, Lieurac, Laroque d’Olmes, Sainte Colombe sur l’Hers, le col del Teil. Là, ils retrouveront le parcours du Tour qui passe par Belesta et Montségur, ensuite direction Roquefixade et Foix, pour le Prat d’Albis.
Nos coureurs se préparent sur le parking, Eric se pose la question de prendre les sandwichs et coupe-vent. Dominique lui indique que le parking n’est qu’à 2 kilomètres du pied du dernier col. Ils y repasseront avant de démarrer la dernière ascension.
Le ciel est gris mais cela ne décourage pas nos 4 gaillards qui s’élancent sur une petite route de campagne. À peine les dernières maisons derrière eux que le ciel délivre sur eux de grosses gouttes pendant quelques minutes. Ils profitent de grands chênes pour s’abriter. Ils repartent ensuite sur une route à peine humide. Eric propose de faire un léger détour pour grimper un col, le col de Py. Le col est vite avalé, moins de 200 m. Ensuite l’équipe profite de magnifiques routes avec très peu de circulation, un vrai régal. Vient ensuite le col de Teil, Dominique et Eric se dégourdissent les jambes, et n’attendront pas longtemps que Francis et Thierry les rejoignent. Là, ils retrouvent le tracé du Tour, les gendarmes sont installés tout au long de la route. Les spectateurs se font plus nombreux après Bélesta sur la route de Montségur. Les spectateurs sont silencieux, attendent la caravane puis les professionnels mais, en les motivant un peu, il est possible d’obtenir des encouragements. Montségur est dans le brouillard, nos coureurs ne verront pas le château. L’ascension de ce col est toujours aussi difficile, Dominique est dans une forme resplendissante, Eric a du mal à suivre. Thierry souffre de sa jambe mais, toujours aussi courageux, il ne traine pas en route. Roquefixade vient ensuite, le plafond est bas, très bas, tout juste au-dessus du château, mais la température reste clémente.
Arrivé à l’entrée de Foix sur les coups de midi, Dominique décide de trouver quelqu’un pour vérifier l’heure de fermeture de la route, pour savoir s’ils ont le temps de déguster leurs sandwichs avant d’aborder ce dernier col. Ils trouvent 2 policiers municipaux sur le grand rond-point à l’entrée de Foix. Ces derniers indiquent que le col ferme à midi. Aïe, pas le temps de prendre les sandwiches… voire même une impossibilité de monter ??!! Peine perdue, nos 4 gaillards se ruent sur le pied du col. La route, barriérée des deux côtés, passe juste devant le commissariat. Les policiers rassemblés à l’entrée ne lèvent pas les yeux sur nos coureurs. Les voilà donc partis dans cette difficile ascension. En effet, sur les 16 kilomètres d’ascension, plusieurs passages à plus de 10% rendent cette ascension difficile. La fin est plus régulière et moins pentue. Eric, parti en éclaireur, essaie d’obtenir un peu de support des nombreux spectateurs installés le long de la route. Plus on monte et plus les nuages sont proches. Eric retrouve son fils à 2 kilomètres du sommet. Théo, après être monté jusqu’à la ligne d’arrivé, s’est arrêté à la dernière buvette avant la ligne d’arrivée. Après quelques minutes d’échanges il repart en direction de la ligne, toujours dans le brouillard. À 500 mètres de l’arrivée, les gendarmes arrêtent tout le monde. Dominique et Thierry suivent Eric de près. Après s’être regroupés, ils redescendent, croisent Francis et se donnent rendez-vous à la buvette. Malheureusement, la buvette ne prend que les espèces. Eric trouve dans ses papiers un billet qui leur permet de s’approvisionner en eau et d’acheter une baguette de pain. Les sandwichs rachitiques sont hors de prix. Le repas va être frugal… Quand on sait qu’il y a des sandwichs dans les voitures…
À 4 kilomètres du sommet, ils trouvent un spot idéal. Ils sont sous les nuages et ont une vue plongeante sur Foix. Après de longues minutes d’observation, ils n’ont que ça à faire…, ils ont noté qu’ils pourront voir les coureurs au moins 6 fois.
L’attente est longue, Thierry est le seul à capter la 4G. Il peut ainsi suivre l’avancement de la course et de la caravane. La caravane, pas tant pour les porte-clés que pour les voitures Vittel et Cochonou. La baguette est déjà finie. Les bidons sont vides ou presque. En plus, les corps refroidissent sur les pentes exposées au vent ; heureusement, un camion « E. Leclerc » passe bien avant la caravane et distribue casquettes et tee-shirt à pois. Ces tee-shirts sont les bienvenus et sont vite enfilés, ils permettent de réchauffer les corps fatigués et affamés. Certains vont entamer une sieste en attendant cette caravane, en rêvant aux petits saucissons…
La Caravane ! Elle arrive ! Enfin… au loin, puis plus près, elle serpente le long de pentes du Prat d’Albis. Finalement, elle passe, les véhicules sont nombreux, nos coureurs s’agitent pour récupérer de la nourriture. Le butin s’accumule, et rapidement ils récupèrent des biscuits, des bonbons, des petits saucissons ! Ils vont pouvoir se nourrir ! Un peu…
Thierry suit la course sur son portable, une échappée se profile, les favoris sont groupés. Eric reçoit un SMS : il pleut des trombes d’eau sur l’arrivée. Le message à peine lu, les premières gouttes arrivent, puis les suivantes, nombreuses, très nombreuses et grosses. Elle est froide et va durer une dizaine de minutes. Les beaux tee-shirts à pois sont trempés, ils ne tiennent plus chaud.
Après de nombreuses minutes à surveiller les routes en contre-bas, on voit apparaitre les prémices du peloton. Enfin ils arrivent, la voiture rouge en premier, suivie par Simon Yates, serein. Un peu plus loin, Thibault Pinot accélère, lâche Egan Bernal juste sous les yeux de nos compères. Serait-ce le tournant de ce Tour ? L’avenir nous le dira …
Les coureurs passent devant nous, fatigués, mouillés ; heureusement, demain c’est la journée de repos. Pour fermer la marche, le grupetto arrive dense mais déjà les premiers redescendent sifflet à la bouche pour se frayer un chemin face aux derniers du coureurs et aux badauds sur le bord de la route.
Une journée sur le Tour, riche en émotions, nos coureurs auront vu Thibault Pinot au meilleur de sa forme, le couteau entre les dents à l’assaut du classement général.